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En tant que Marocain :

J’aime mon pays et je déteste mon passeport.

Je laisse mon passeport à garder à mdetroit lions jersey Florida state seminars jerseys nike nba miami heat nike nba miami heat nike nba miami heat LSU Football Jersey College Rugby Jersey nike air max sale College Rugby Jersey nba jersey sale College Football Jerseys nba jersey sale nba jersey sale 49ers jersey for sale adidas yeezy 700 v3 es parents.

Je critique les Marocains mais ne laisserai jamais un non-Marocain le faire.

J’apprends à mes enfants à ne pas mentir même s’ils me voient mentir tout le temps.

J’exprime mon immense gratitude à un fonctionnaire qui n’a fait que son boulot.

Je me marie avec un profil, plutôt qu’avec une personne.

J’appelle deux ou trois fois en faisant semblant de prendre des nouvelles avant d’appeler pour demander le service que j’avais en tête.

Je n’ébruite jamais mes projets de peur qu’on me « tape de l’œil ».

J’ai des tantes (khalti) et des oncles (âmmi) avec qui je n’ai aucun lien de sang.

L’aïd venu, je demande à mes proches comment étaient leur abats sacrificiels (ki kherjat douwaretkoum) en mode Kinder surprise.

J’ai le droit constitutionnel d’envoyer plus jeune que moi me chercher des commissions, comme le firent mes aînés avec moi quand j’étais plus jeune.

Il m’arrive de boire le thé en faisant un bruit d’évier qui se vide.

Quand je dors et qu’il fait chaud, à défaut d’allumer la clim (si j’en dispose), je retourne l’oreiller.

Petit, en tant que Marocain :

« Je vais le dire à ton père » était la sentence maximum dont je pouvais écoper.

Ma mère ne m’interdisait de manger à ma faim quand on était invités.

J’allais à l’école avec des doigts fluorescents, preuve qu’on avait mangé un tajine à midi.

Quand j’étais enrhumé, on me badigeonnait avec de l’huile d’olive et je recevais une gousse d’ail en guise de suppo, cette même recette qui a servi pour le poulet de midi.

Pendant les funérailles, j’avais toujours peur de ces dames qui se roulaient par terre en invoquant le/la défunt(e), était-ce de l’entrainement pour quand viendra leur tour?

Quand j’assistais à une discussions entre adultes, je n’avais pas le droit d’avoir un avis, et encore moins de l’exprimer. Si par malheur on me le demanda, ma mère me pinçait la cuisse si fort que j’en devenais timide malgré moi.

Quand je rentrais à la maison avec le pantalon troué – résultat d’une cascade ou une bagarre pendant la récré –  je n’avais pas droit à « mon chéri, comment tu t’es fais mal ? ». Non, je me prenais une savate bruce-léenne et repartais à l’école avec un motif honteux cousu à l’endroit déchiré du pantalon, genre une framboise ou une fleur que j’allais arborer toute l’année durant.

J’avais le droit de pleurer cinq minutes après une raclée. Suite à quoi, je m’en mangeais une plus belle et étais sommé de faire silence « Qta3 l7ess ».

Quand j’avais un examen, ma mère me faisait apprendre tellement de versets et de prières à dire avant l’exam’ que j’en oubliais mes cours.

A l’heure du réveil, ma mère était plus efficace qu’un défibrillateur, elle avait ses propres fuseaux horaires, et  des méthodes à faire pâlir un sergent instructeur des Marin’s.

J’avais des croutes saillante sur la peau le lendemain d’un hammam, plus spectaculaires que si j’avais été mâchouillé par un grand requin blanc.

En partant faire mes études à l’étranger, je devais expliquer aux douaniers pourquoi ma valise était pleine à craquer de nourriture, d’huile d’olive et parfois même d’oignons crus de Bejaâd. « Je n’ai pas de droit de regard là-dessus Monsieur le douanier, ma mère a peur que je meure de faim et de froid dans votre pays « . Une fois l’un d’eux s’est aventuré à fouiller les sachets de victuailles soigneusement scellées avec un gant (heureusement), sa main en est sortie enrobée de miel, d’huile d’olive, et de marqa. Il ressemblait d’avantage à un médecin légiste qu’à un douanier suisse.

Mais aussi, en tant que Marocain :

Je respecte les gens âgés.

Je prends soin de mes parents.

Je visite le maximum de proches les jours de fêtes.

Je rends service à mes voisins avec abnégation.

Je fais systématiquement partie d’un club (ou d’un gang) qui s’appelle « ouled derb ».

J’accueille chaleureusement les étrangers que j’invite autant que possible à la maison pour partager un repas.

Je suis heureux quand il pleut, quel que soit mon métier ou secteur d’activité.

Quand quelqu’un me demande du feu, je le lui donne tout en lui souhaitant que dieu l’aide à se sevrer (allah iîfou).

Il n y a pas de cliché sans feu.