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Je dormais à poings fermés ce soir-là. La nuit était douce, le marchand de sable avait été généreux et Morphée m’avait à la bonne. Tout allait bien.

À environ deux heures du matin, j’ai été réveillé par le fracas d’un orage, chose somme toute banale si ce n’est que l’orage avait lieu dans ma chambre, au-dessus de ma tête. Des feuilles menaçaient de s’envoler, mes meubles tremblaient dans un fracas inquiétant, seuls les murs semblaient tenir le coup. Une atmosphère de pré-apocalypse régnait dans cette chambre auparavant si paisible. Sensations exagérées par ma torpeur? Oui, sans doutes. En tous cas, l’étreinte de mon lseahawks jersey NFL College Jerseys custom football jerseys soccer jerseys for sale NCAA Jerseys lace front human hair wigs College Football Jerseys LSU Football Jersey adamandeve toys lace front human hair wigs cheap nfl football jerseys rose sex toy custom jerseys adamandeve toys cheap nfl football jerseys it ne pouvait plus rien pour moi car l’assaut sur ma quiétude venait de l’intérieur de ma citadelle.

J’ai allumé la veilleuse pour voir ce qui était se passait et, à ma grande surprise, j’ai vu que c’était d’une mouche qu’émanait tout ce tohu-bohu ! Ce spécimen-là n’avait cependant presque rien d’une mouche. Ses ailes soulevaient un vent violent,  ses accélérations faisaient le bruit d’une Harley et elle se frottait les pattes ostentatoirement,  faisant montre d’une satisfaction anticipée, celle  d’être  tombée sur un magot.

– Qu’est ce que tu me veux à cette heure-ci ?

– Bzzzzz.

–  Comment ça Bzzzz ? Non je ne te cède pas mon lit !

– Bzzzzz, Bzzzz.

– Si tu insistes ça va mal se passer !

Prenant ma virilité à bras le corps, je me suis levé et je l’ai tapée. Elle m’a tapé à son tour et je suis tombé, presque dans les pommes. Je lui ai demandé de partir, elle a refusé. On a décidé de jouer ça au bras de fer, elle m’a battu. Ce soir-là, elle a pris mon lit et j’ai dormi sur le canapé.

En somnolant, j’ai considéré la seule  hypothèses plausible sur l’origine de mon « hôte » : c’est la mouche d’un grand chewway [1] de Khouribga, Ben-Guerir [2] ou autre paradis du carnivore (que je suis du reste) . C’est la seule explication possible.

Le lendemain soir, elles étaient deux à squatter dans ma chambre. Ça sentait le regroupement familial.  J’ai conclu que c’étaient des mouches en exode rural, stationnées chez moi le temps de trouver un Chewway [3] Casablancais digne de ce nom. Pourquoi moi ? Parce j’adore la viande et que le soir venu je mange dans ma chambre, c’est logique.

Celles-ci, c’étaient des mouches de Ben-Guerir, parmi les plus féroces et les plus respectées du pays. Elles te dévorent un steak avant que tu n’aies eu le temps de l’entamer ; elle te tiennent en respect avec leurs yeux rouges plutonium et leurs avant-bras plus vigoureux que les tiens. Elle ont mangé plus de viande que tu n’en mangeras toute ta vie, alors forcément elles ont pris du muscle. Ces mouches-là ne rigolent pas, ce sont les bodybuildeuses du règne des insectes.

Ce soir-là, en somnolant (dormir était impossible), je me suis posé la question suivante :

« comment sont les mouches en Suède ? »

Elles doivent passer en mode silencieux une fois le soir venu, tant elle sont courtoises et avenantes. Elles sont sûrement vegan et ne se posent que sur des aliments bio, seulement lorsqu’elles y sont cordialement conviées. Le reste du temps elles sont en thérapie pour donner un sens à leur vie de mouche. Et puis si ça se trouve, il n’y a pas de mouches en Suède.

En attendant nous étions trois à attendre que le jour se lève. Moi, la mouche et ce qui avait l’air d’être sa femme. Je dis ça parce qu’elle faisait plus de bruit que lui, qu’il la ramenait moins que la veille, et qu’il lui cédait le plus gros de l’espace sonore. Oui c’était sans doute sa femme.

Vers quatre heures du matin, j’ai été saisi par un déclic fulgurant, je me suis levé, j’ai éteint la lumière de ma chambre et  j’ai allumé celle du hall. Elle sont sorties. J’ai ensuite éteint la lumière du hall et j’ai ouvert une fenêtre, elles partirent. Je me suis senti bête, rétrospectivement. Je me suis endormi, soulagé à l’idée d’être redevenu le maître des lieux, et à ce jour, je n’ai plus mangé de viande dans ma chambre.

 

[1] Endoits spécialisés dans les grillades.

[2] Régions renommées pour la qualité de leurs grillades.

[3] Grillade en question.